Gir 1 et 2 : caractéristiques et rôles essentiels dans l’environnement professionnel

Un classement en GIR 1 ou 2 conditionne l’accès à l’Allocation Personnalisée d’Autonomie la plus élevée. Seul un médecin coordonnateur ou une équipe médico-sociale habilitée peut attribuer ce niveau, souvent méconnu hors du secteur gérontologique.

La reconnaissance de ces groupes implique des conséquences immédiates sur le volume et la nature des aides attribuées, la prise en charge en établissement ou à domicile, ainsi que sur le rôle des proches. L’évaluation ne dépend pas de l’âge, mais du degré de perte d’autonomie mesuré selon une grille nationale.

Comprendre le GIR : un outil clé pour évaluer la perte d’autonomie

La grille AGGIR s’impose comme la référence dès qu’il s’agit d’apprécier la perte d’autonomie chez une personne âgée. Les équipes médico-sociales l’utilisent pour examiner le quotidien sous toutes ses coutures : l’observation va bien au-delà d’un simple passage en revue des gestes de base. Cette méthode s’appuie sur dix-sept critères, couvrant à la fois les actions physiques du quotidien et les capacités mentales. À l’arrivée, six niveaux de classement : du GIR 1, pour les situations de dépendance la plus avancée, à GIR 6, où l’autonomie reste quasiment intacte.

Derrière le terme GIR, il ne s’agit pas d’un jargon administratif déconnecté de la réalité. Ce classement traduit un niveau de dépendance précis, qui détermine l’accès aux aides publiques pour la personne âgée. Selon la place occupée dans cette échelle, les besoins varient : soutien humain, surveillance médicale, aide sur les actes essentiels, tout se décline en fonction du diagnostic posé. Cette évaluation structure l’action des professionnels, qu’il s’agisse d’intervention à domicile ou d’admission en établissement.

Avant d’aller plus loin, il vaut la peine de préciser ce que la grille AGGIR autonomie permet d’identifier :

  • Certains profils relèvent d’une dépendance extrême : grabatisation, désorientation profonde, nécessité d’une présence permanente.
  • Le GIR perte autonomie s’appuie sur une observation rigoureuse : chaque critère correspond à une réalité du terrain, pas à une abstraction.

L’utilisation du GIR assure une évaluation cohérente sur l’ensemble du territoire. Il ouvre la porte à l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA) et à d’autres dispositifs d’accompagnement. Pour tous les professionnels du secteur, il est indispensable de maîtriser cette grille pour aiguiller, conseiller et ajuster les ressources en fonction des besoins concrets des personnes concernées.

Quels profils concernent les GIR 1 et 2 ? Focus sur les niveaux de dépendance les plus élevés

Le GIR 1 regroupe les situations de dépendance fonctionnelle les plus lourdes. On y retrouve principalement des personnes alitées en permanence, incapables de s’alimenter ou de communiquer avec cohérence. Leur quotidien exige la présence continue d’un tiers, tant pour les soins corporels que pour la surveillance médicale rapprochée. Les troubles cognitifs, souvent sévères, se combinent à une motricité quasi inexistante. En établissement, que ce soit en EHPAD ou en unité de soins longue durée (USLD), le niveau de vigilance et l’organisation doivent être irréprochables.

Le GIR 2 concerne deux types de profils bien distincts. D’un côté, des personnes confinées au lit ou en fauteuil, capables encore de s’exprimer mais dépendantes pour les gestes essentiels : toilette, habillage, repas. De l’autre, des sujets atteints de troubles cognitifs sévères, présentant désorientation et altération du jugement, qui requièrent une surveillance soutenue malgré une certaine mobilité conservée. Dans les deux cas, le risque au quotidien dicte la priorité : la sécurité prévaut à chaque instant.

Voici en quoi ce classement influe concrètement sur la prise en charge :

  • Le groupe iso ressources (GIR) guide les modalités d’accompagnement, depuis le soutien psychologique jusqu’aux dispositifs techniques adaptés.
  • L’admission en établissement (EHPAD, USLD) s’impose fréquemment pour préserver la qualité de vie et prévenir l’aggravation des situations de dépendance.

La détermination du GIR oriente l’accès à des moyens adaptés, humains et matériels. C’est sur cette base que familles et professionnels articulent le parcours de soins et choisissent les solutions d’accompagnement les plus pertinentes.

GIR et APA : quelles aides concrètes pour les personnes très dépendantes ?

Pour les personnes classées en GIR 1 ou GIR 2, l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) devient le principal levier pour organiser le quotidien. Elle est attribuée par le conseil départemental et vise en priorité la perte d’autonomie la plus prononcée. L’objectif est clair : maintenir la personne à domicile si possible, ou soutenir son accueil en établissement (EHPAD, USLD). Le montant de l’APA est calculé selon le niveau de dépendance défini par la grille AGGIR et les ressources financières de la personne.

Avec l’APA à domicile, un plan d’aide personnalisé est mis en place : interventions d’aides à domicile pour l’accompagnement quotidien, financement d’outils de téléassistance, adaptation du logement, livraison de repas à domicile. Les services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) apportent un renfort régulier : toilettes, soins techniques, suivi médicalisé, tout est pensé pour alléger la charge pesant sur les proches.

Le panel des aides financées par l’APA se décline de la façon suivante :

  • En établissement, l’APA prend en charge une partie du tarif dépendance, réduisant le reste à payer pour la famille.
  • À domicile, l’allocation couvre les prestations incontournables : aide pour les actes essentiels, soutien aux proches aidants, coordination avec les soignants intervenant au domicile.

Le plan d’aide est élaboré en concertation avec l’équipe médico-sociale et s’ajuste en fonction des réalités du terrain : fréquence des passages, articulation des interventions, adaptation aux autres aides en place. Ce dispositif flexible s’adapte à l’évolution de la dépendance, garantissant une réponse toujours au plus près des besoins réels.

Jeune professionnel examinant des documents avec une cliente âgée

Les démarches à suivre pour obtenir l’APA et bien accompagner ses proches

La demande d’allocation personnalisée d’autonomie (APA) démarre auprès du conseil départemental. L’entrée dans ce parcours passe d’abord par le retrait du dossier à la mairie, au CCAS (centre communal d’action sociale) ou à un CLIC (centre local d’information et de coordination). Les équipes des MAIA (méthodes d’action pour l’intégration des services d’aide et de soins dans le champ de l’autonomie) peuvent également accompagner ce premier pas.

Une fois le dossier déposé, une équipe médico-sociale effectue une visite au domicile ou en établissement pour évaluer le degré de perte d’autonomie à l’aide de la grille AGGIR. Ce référentiel prend appui sur l’observation des activités de la vie quotidienne : se lever, s’habiller, se laver. Le classement en GIR 1 ou GIR 2 s’en déduit, et un plan d’aide personnalisé est proposé, intégrant les interventions à domicile, les adaptations de l’habitat ou la participation au tarif dépendance en EHPAD.

La mise en œuvre du plan d’aide exige une coordination solide entre les différents acteurs : proches, équipes de soins à domicile, services sociaux, établissements spécialisés. Un échange d’informations fluide reste la meilleure garantie pour ajuster le soutien à la réalité vécue par la personne âgée. Les solutions existantes sont nombreuses et doivent constamment s’ajuster à l’évolution de la dépendance comme des ressources mobilisables.

Pour clarifier la démarche, voici les étapes à suivre :

  • Retirer le dossier auprès du conseil départemental, CCAS ou CLIC.
  • Organiser l’intervention de l’équipe médico-sociale pour l’évaluation sur place.
  • Participer à la construction et à l’ajustement régulier du plan d’aide personnalisé.

La qualité de l’accompagnement repose sur la capacité à fédérer toutes les aides pertinentes : services d’accompagnement à domicile, soutien aux aidants, aménagements matériels. L’enjeu se dessine sans détour : préserver ce qui reste d’autonomie et de qualité de vie, malgré la complexité des situations et la lourdeur des besoins. Pour beaucoup, c’est ce fil ténu qui fait la différence entre l’isolement et l’accompagnement digne.