Fréquence saut de génération jumeaux : répond à cette question !

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Il y a des secrets de famille qui se transmettent comme des légendes : la naissance de jumeaux en fait souvent partie. Des générations entières s’interrogent, s’amusent ou s’inquiètent de voir les jumeaux surgir ici, disparaître là, avant de réapparaître à la génération suivante. Une future maman apprend que sa grand-mère a eu des jumelles, mais sa mère, jamais. Coïncidence, coup du sort ou signature de la génétique ?

Le fameux “saut de génération” fait parler, fascine, nourrit toutes les discussions familiales, surtout quand la question des ressemblances et des probabilités s’invite à table. Mais la génétique, elle, joue-t-elle au yo-yo ou laisse-t-elle simplement planer l’illusion d’une règle qui n’existe pas ?

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La gémellité à travers les générations : mythe ou réalité ?

La naissance de jumeaux intrigue depuis toujours, comme si un fil invisible reliait les membres d’une même famille. Pourtant, la réalité scientifique est beaucoup moins romanesque. Il faut commencer par distinguer deux cas de figure : les jumeaux monozygotes — issus d’un unique œuf, copies parfaites — et les jumeaux dizygotes, alias faux jumeaux, provenant de deux ovules différents. Seuls ces derniers sont vraiment influencés par l’hérédité.

La naissance de jumeaux varie énormément selon le contexte familial et géographique :

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  • En Afrique subsaharienne, les jumeaux dizygotes sont étonnamment fréquents — le Nigeria en détient le record mondial.
  • En Asie, notamment au Japon ou en Chine, le taux frôle la discrétion, sous la barre des 1 %.
  • En Europe, la France s’inscrit dans la moyenne, entre 1,2 % et 1,6 % de naissances gémellaires.

Les vrais jumeaux (monozygotes) ne bougent pas d’un iota : partout, leur fréquence s’accroche autour de 0,4 %. Si plusieurs paires de jumeaux dizygotes apparaissent dans une même fratrie, n’y cherchez pas de schéma magique : la génétique ne saute pas de génération comme un jeu de marelle. Les anecdotes abondent, mais la loterie du hasard a plus d’emprise que le pedigree familial.

Pourquoi dit-on que les jumeaux “sautent une génération” ?

La rumeur d’un saut de génération quand il s’agit de jumeaux a la vie dure, mais elle simplifie à l’extrême la réalité. Ce qui se transmet, ce sont surtout certains gènes qui favorisent l’hyperovulation, et ce passage se fait par la lignée maternelle.

Imaginons une famille : la grand-mère a eu des jumeaux, sa fille non, la petite-fille oui. Pourquoi ? Parce qu’un homme transmet le gène sans que cela ait d’effet sur lui. Sa fille, en revanche, peut en hériter et ovuler deux fois au même cycle. Voilà l’origine du fameux “saut” : pas de loterie, juste de la biologie subtile.

  • Chez les jumeaux dizygotes, tout commence par des variantes génétiques — les fameux SNP (Single Nucleotide Polymorphism) — qui boostent la double ovulation.
  • Les jumeaux monozygotes, eux, restent indifférents à l’hérédité : leur apparition échappe à toute règle familiale.

En France, cette croyance reste une légende bien ancrée, mais les faits sont têtus. D’autres éléments brouillent les pistes : l’âge de la mère, l’environnement, la prise de traitements de fertilité. Résultat : la généalogie n’a pas le dernier mot.

Ce que la science révèle sur la transmission des gènes de jumeaux

Chez les jumeaux dizygotes — les fameux faux jumeaux —, tout commence par la fécondation de deux ovules distincts. Cette particularité est dictée par la génétique, mais du côté maternel uniquement. La mère transmet, ou non, une prédisposition à ovuler doublement.

Les chercheurs ont identifié des acteurs clés : le gène FSHB, qui module l’hormone folliculo-stimulante, ou encore SMAD3, qui contrôle la croissance des follicules. Des variations — ces fameux SNP — accentuent le phénomène. Mais même transmis, ces traits ne forcent pas la main du destin : la survenue de jumeaux reste impossible à prévoir avec certitude.

  • Les jumeaux monozygotes — un œuf, deux bébés — n’ont, à ce jour, aucune origine génétique connue. Leur part reste constante partout.
  • Des pistes émergent du côté de l’épigénétique, comme la methylation de l’ADN, mais le mystère demeure.

Les dernières études françaises confirment cette dominance de la génétique maternelle. L’ovaire, sa réponse hormonale, le fonctionnement des cellules de la granulosa : autant de variables qui font la pluie et le beau temps sur les probabilités de double ovulation. Les idées reçues sur une transmission paternelle ou un déterminisme automatique perdent ici toute crédibilité.

génétique  famille

Comprendre vos propres chances d’avoir des jumeaux dans votre famille

Les familles où les jumeaux semblent se transmettre de génération en génération alimentent tous les fantasmes. Pourtant, la réalité s’avère bien plus nuancée. Avoir des jumeaux, c’est le résultat d’un cocktail complexe : la génétique entre en jeu, mais elle n’a pas le monopole du scénario.

  • Seule la génétique maternelle influence la naissance de jumeaux dizygotes. Une femme dont la mère ou la sœur a eu des jumeaux augmente ses chances d’en avoir à son tour.
  • L’âge compte aussi : entre 35 et 39 ans, la double ovulation devient plus fréquente.
  • La taille et le poids ne sont pas en reste : les femmes grandes ou avec un indice de masse corporelle élevé présentent une légère hausse de probabilité.

Les traitements de fertilité, comme la PMA ou la FIV, viennent bouleverser les statistiques : la stimulation des ovaires multiplie les chances de grossesse gémellaire, phénomène particulièrement visible en France et en Europe.

Plus surprenant : certains détails font la différence. Un groupe sanguin AB s’associerait à une propension plus forte à avoir des jumeaux, tout comme le printemps, qui verrait un pic de conceptions multiples. A contrario, le tabac réduit cette probabilité.

La fréquence des grossesses multiples change radicalement d’un pays à l’autre — on compte deux fois plus de jumeaux au Nigeria qu’en Asie de l’Est. Difficile, alors, de trancher entre poids de l’hérédité et influence de l’environnement. Mais une chose est certaine : la généalogie n’a pas l’exclusivité du mystère, et la science, elle, continue d’en écrire les chapitres, génération après génération.